Notre projet politique
Extrait de la conférence de presse du 5 févier 2020
Nous adhérons au projet politique de la CSMF, c’est donc aussi le nôtre. Ce projet politique sera défini et voté lors de l’Assemblée Générale de la CSMF du 15 mars prochain.
Nous serons vigilants sur un certain nombre de points de façon à apporter notre pierre à l’édifice :
1. La coordination entre la médecine générale et la médecine spécialisée
Il s’agit d’un des fondements qui nous a tous animé lors de la création du syndicat « Les Spécialistes CSMF ». Nous y sommes particulièrement attachés et nous travaillons de concert avec Luc DUQUESNEL et l’ensemble de son Bureau et de son Comité Directeur. Une des bases de cette coordination repose sur les parcours et nous allons, à l’initiative du Président Jean-Paul ORTIZ, mettre en place des commissions mixtes entre spécialistes en médecine générale et les spécialités médicales concernées pour la prise en charge d’un certain nombre de pathologies. A mes yeux, cela ne peut se concevoir qu’avec l’avis et l’appui des Conseils Nationaux Professionnels concernés réunis au sein de la Fédération des Spécialités Médicales et du Collège de médecine générale. C’est ensemble que nous définirons au mieux cette coordination. C’est tous ensemble que nous pourrons affirmer, sur des critères scientifiques intangibles, le bienfondé de cette prise en charge de qualité à laquelle tous les français ont droit.
2. La rémunération à la pertinence et la rémunération à la qualité
Vous savez comme moi que ces deux axes font partie des modes de rémunération tels que la Task Force présidée par Monsieur Jean-Marc AUBERT l’a définie. Vous savez également comme moi que ces deux axes que constituent le paiement à la pertinence et à la qualité ont été retenus dès juillet 2019 par notre Ministre de la Santé, Madame Agnès BUZIN, qui a donné le coup d’envoi de ces deux axes de travail et de rémunération pour les médecins devant toutes les organisations professionnelles de la santé. Un certain nombre d’entre nous y travaille déjà ardemment. J’en veux pour preuve, dans ma spécialité, en gastro-entérologie, les travaux que nous menons de concert entre le SYNMAD, syndicat des gastro-entérologues, le Conseil National Professionnel en hépatogastroentérologie et la CNAM sur le paiement à la qualité de la coloscopie. Nous avons bon espoir d’y arriver rapidement et de rejoindre ainsi de nombreux pays de l’Europe de l’Ouest et d’Amérique du Nord et tout particulièrement nos cousins québécois qui ont été pour nous source d’inspiration et valeur d’exemple.
3. L’offre territoriale en santé
Les français méritent mieux et nous, médecins libéraux, spécialistes et généralistes, pouvons leur offrir mieux. Telle est ma conviction. Je suis d’une région où la culture de la consultation sur des sites distincts dans des territoires moins richement dotés en médecins spécialistes est une réalité quotidienne. Cependant, nous le faisons par conviction que notre rôle sociétal est de soigner tous les français au plus près de chez eux et dans les meilleures conditions. Nous ne bénéficions d’aucun soutien financier particulier à ce jour. Il est urgent et indispensable d’obtenir un certain nombre de mesures :
▪ Nous demandons depuis des années un zonage spécifique à la médecine spécialisée qui aujourd’hui pénalise celles et ceux d’entre nous effectuant comme moi des consultations sur site distincts.
▪ Nous exigeons la possibilité d’un desserrement de l’étau tarifaire permettant aux médecins libéraux d’avoir un modèle économique incitatif offrant une meilleure offre territoriale.
Oui, nos concitoyens méritent mieux et nous pouvons leur offrir mieux mais il faut nous en donner les moyens qui passent aussi et nécessairement par des engagements contractuels garants de la nécessaire confiance entre les médecins libéraux et les différentes tutelles.
4. Les soins non programmés
La crise des urgences qui a secoué notre pays il y a quelques semaines a pointé du doigt la problématique des soins non programmés. Il est urgent et indispensable que les médecins libéraux, spécialistes en médecine générale et de toutes les autres spécialités, puissent être clairement intégrés aux politiques publiques permettant à tous les français d’accéder à ces soins non programmés mais cela passe là aussi par un desserrement tarifaire et des mesures incitatives claires. Chacun d’entre nous prend en charge quotidiennement des urgences, mais si nous voulons accentuer la prise en charge des soins non programmés, cela passe par des plages libérées à cet effet dans nos agendas qui devront faire l’objet de mesures tarifaires spécifiques.