Flash info – Les propositions

Les Spécialistes CSMF répètent depuis deux ans qu’ils sont un syndicat libéral et responsable.

Les Spécialistes CSMF représentent les spécialités autres que la médecine générale au sein de la CSMF premier syndicat de médecins libéraux.

Trente verticalités sont représentées au sein de son conseil d’administration dont onze présidents et dix membres de bureau de verticalités ce qui permet d’asseoir une légitimité et de travailler ensemble car c’est l’unité syndicale qui permettra de défendre une médecine libérale au service des patients.
Tout ce qui nous divise nous affaiblit et favorise les manœuvres gouvernementales.

La semaine dernière nous avions publié un communiqué de presse prémonitoire demandant de ne pas dresser les généralistes contre les spécialistes car cela risquait d’hypothéquer une signature de la convention. Manifestement Monsieur le Premier Ministre ne nous a pas lu.

Il décide unilatéralement de permettre l’accès direct aux spécialistes et à d’autres professions de santé. Cet accès direct n’a pas été demandé par les spécialistes qui sont conscients d’un nécessaire parcours de soin pour favoriser l’accès à des soins de qualité. Nous avions eu l’occasion d’échanger lors de réunions bilatérales avec la CNAM sur des adaptations techniques au vu des conditions actuelles et en particulier des patients sans médecins traitants mais jamais nous n’avons pensé qu’un accès direct à tous les spécialistes était la solution. Cette proposition relève d’une méconnaissance totale du dossier.

Je ne parle pas des autres provocations envers nos confrères généralistes mais je relève la fausse bonne idée du dispositif « monpsy ». Un accès direct au psychologue signifie qu’il n’y aura pas de diagnostic et pas de protocole de soins. On va laisser des patients ayant une dépression ou ayant des pathologies anxieuses sans prise en charge médicale. C’est le plan santé mentale dégradé. Par ailleurs on rémunère 50€ un entretien psychologique quand la consultation du psychiatre est à 51,70€ : 1,70€ c’est le prix de l’expertise médicale avec le diagnostic posé. De qui se moque-t-on ?

L’augmentation du nombre d’étudiants en 2ème année à 16 000 en 2027 c’est encore la preuve d’une méconnaissance du dossier de la santé. Nous savons que la suppression du numerus clausus avec des promotions de 10 000 à 12 000 médecins va porter ses fruits dans 8 à 10 ans. Les facultés sont incapables de former dans de bonnes conditions un si grand nombre d’étudiant. Soit on écoute les doyens sur les possibilités de formation et on projette les données démographiques à dix ans (il n’y a jamais eu autant de médecins nous rappelle le Conseil de l’Ordre) soit on dégrade la formation.

En même temps, pour reprendre une expression chère au Président de la République, on attaque le système de santé privé qui est pourtant essentiel dans l’accès aux soins avec une augmentation de la dotation 15 fois inférieure à celle du système public (0,3% vs 4,3%).

Toutes ces annonces ont entrainé une suspension des négociations conventionnelles car elles constituent autant de provocations envers la médecine libérale et instillent une désorganisation de l’accès aux soins avec une ubérisation du système de santé.

Les Spécialistes CSMF restent libéraux et responsables. Ils ont construit avec l’ensemble des verticalités et en accord avec les spécialistes en médecine générale de la CSMF un programme cohérent pour favoriser l’accès aux soins dans le cadre d’une nouvelle convention.

Ce programme est en partie repris par les propositions de la CNAM dans le cadre des négociations conventionnelles mais il faut aller plus loin sur l’investissement dans le système libéral en particulier sur les actes techniques.

Les Spécialistes CSMF défendent toutes les spécialités et en particulier les spécialités médicales les plus fragiles et les spécialités médico-techniques qui assurent l’essentiel de l’accès aux soins du deuxième recours.

Il ne faut pas pénaliser ces spécialités en faisant échouer délibérément les négociations conventionnelles.

Chacun à sa place devra prendre ses responsabilités : le gouvernement en revoyant sa copie, les syndicats représentatifs en construisant une unité syndicale nécessaire au vu des enjeux.

Soit on confie aux partenaires conventionnels le soin de construire un système de santé libéral qui favorise l’accès aux soins, soit on détruit ce que ceux-ci ont patiemment élaboré depuis un an et on aggrave l’accès à des soins de qualité. C’est au Président de la République et au gouvernement de décider : détruire ou construire. Ils seront jugés sur leur choix.



Docteur Bruno Perrouty
Président Les Spécialistes CSMF
Contact presse 06 42 26 63 73

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